vendredi 4 décembre 2009

SILLON


Des os fléchissent en lui et sa tête est allumée de blancheur.
Emmitouflé, il contemple les ruines de ce qui était une humble demeure paysanne.
Que dire de ce qui a été ?
Il regarde ce qui reste de ce qui servait de cuisine où il lui tenait compagnie pendant qu’elle préparait à manger. Il aimait plus particulièrement la voir pétrir. Elle faisait un pain qui était toujours partagé. Ces doigts fins caressaient la pâte avec Amour.
En s’occupant du feu, elle ajoutait de temps à autre une branche de bois dans le four en terre cuite. La flamme donnait alors à son regard plus d’éclat et à son visage plus de chaleur.[1]
Lorsqu’elle quittait la cuisine, elle se mettait en face d’une colline et semblait ailleurs.
Les étoiles qui embellissaient le ciel étaient dans ses yeux.
Son silence disait l’Essentiel.
Il a mis du temps avant de comprendre.
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Il sent que quelque chose d’humide coule sur ses joues et effleure ses lèvres.
Il aimerait tant que ses larmes, comme l’eau qui s’infiltre dans la terre pour atteindre les racines de l’arbre, irriguent encore et encore les graines de sa Foi pour que germent partout les fleurs.
Les battements de son cœur, au rythme de ceux des cœurs d’enfants à naître et de ceux du cœur de la mère glorifient Allah.

BOUAZZA

[1] Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire