vendredi 26 mars 2010

FILIATION



J’ai beaucoup lu Chraïbi.[1]
J’aurais aimé le rencontrer pour échanger de vive voix sur les croyants et les croyantes.[2]
Je ne l’ai pas rencontré.
Il m’arrive de le relire.
Dans un de ses écrits,[3] il parle d’un père[4] dans un moment difficile qui dit ne rien avoir à transmettre à ces deux enfants et ajoute que tout ce qu’il peut faire, c’est de s’asseoir entre eux sur le canapé.
Actuellement, j’ai sur l’écran de l’ordinateur une photo que je regarde chaque fois que je fais marcher cet appareil.
En la regardant, il m’arrive de penser à Chraïbi.
Sur cette photo qui date déjà de presque vingt ans,[5] je suis sur le canapé entre mes deux fils que je serre dans mes bras.
Être père est un bonheur qu’Allah, dans Son Infinie Générosité, m’a destiné avant même que je ne sois ici-bas.
Je Lui suis reconnaissant et l’invoque pour qu’Il nous couvre de Son Amour.
Je regarde encore la photo avec sur le mur une petite partie d’une fine couverture blanche avec des motifs où le bordeaux domine et d’autres traits colorés entre ces motifs.[6]
Couverture[7] tissée[8] par ma mère.[9]
J’invoque Allah pour que les battements de mon coeur soient au rythme de ceux du cœur de ma mère, de mon épouse,[10] de nos enfants, des croyants et des croyantes et pour que tous ces cœurs soient pleins de Sa Lumière.[11]


BOUAZZA



[1] Écrivain d’origine d’Afrique (Mghrib, Maroc) arrivé en France en 1945 (selon le calendrier dit Grégorien) pour faire des études universitaires. Il n’avait pas encore vingt ans. Il s’est installé dans ce pays et y a vécu jusqu’à la fin de son existence ici-bas survenue le premier avril 2007 à l’âge de 81 ans (toujours selon le calendrier dit Grégorien). Il était dans la Drôme (à Crest) lorsqu’il a rejoint l’au-delà. Son corps a été ramené au Maroc et enterré à Ddaar lbida (Casablanca).
Se reporter à mon texte intitulé « Recherche ».
[2] Almouminoune wa almouminaate.
[3] Driss Chraïbi, Succession ouverte, Paris, Éditions Denoël, 1962, p. 24.
[4] En parlant de lui.
[5] Prise durant l’été 1992 (selon le calendrier dit Grégorien).
[6] Se reporter à mon texte intitulé « Ma mère ».
[7] Dont la femme se pare à la campagne au Mghrib (le « r » roulé), à certaines occasions, en l’ajoutant au dessus de ses vêtements, sur ses épaules.
Cette couverture, aujourd’hui sur l’un des murs de l’appartement habité par mon fils aîné, est chargée d’enseignement.
[8] Ma mère travaillait elle-même la laine pour les divers tissages où elle excellait.
[9] Son existence ici bas s’est achevée. Qu’Allah la couvre de Sa Miséricorde.
[10] L’illustration au début du texte est une gouache réalisée par mon épouse.
[11] Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/

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