D’innombrables choses ont été dites, se disent et continueront à se dire sur la marche.
Certains parlent d’efficacité, de performance, de temps à compter, d’espace à mesurer, et mettent en relief la notion d’exploit et des choses de ce genre.
D’autres, plus centrés sur leur ego, cherchent à satisfaire le désir d’être remarqués et à assouvir la soif de paraître. Ils se veulent admirables et ont souvent recours à n’importe quoi pour nourrir le besoin, pratiquement pathologique, d’être admirés. Et lorsqu’ils pensent que la marche peut servir à ce qu’ils soient vus, alors ils marchent, histoire d’entretenir le nombrilisme.
Les approches au sujet de la marche changent donc selon les préoccupations, les interrogations, les orientations, les intérêts et les objectifs de chacun et de chacune.
Avec mon épouse par exemple, il y a de cela un certain temps, nous avons décidé, de noter quelques échanges[1] à un moment de notre marche.
« Tu écris :
« Sous un ciel fabuleux tatoué d'étoiles, je pense au Créateur. Je pense aux créatures. Je pense à ma mère. Le temps et l'espace se confondent, se mélangent et me donnent la sensation de l'aube de la vie. Je fais une invocation pour que tu sois soutenue ».[2]
Et comme j'ai besoin de ce soutien ! Car comme je m'y attendais, j'ai flanché. Impossible de continuer paisiblement. J'étais essoufflée. Tu as comparé cette marche à la marche de la vie. Il y a des moments dans la vie où l'essoufflement impose une halte pour retrouver le souffle afin de continuer la marche. J'avais besoin d'aide …
Nous avons dormi dans un petit enclos surmonté par la masse sombre des cyprès et tout autour de nous, celle plus imposante des montagnes et au dessus de nous, la voûte céleste, resplendissante d'étoiles.
Vers l'aube, nous avons continué … Tu m'as soutenu dans la montée, me tenant par la main, me serrant dans tes bras.
Le lever du soleil fut Divin. Le paysage et les couleurs s'adressaient à tous les sens de l'être. Les roches illuminées de rouge s'éclaircissent peu à peu et se teintent d'or pâle … Nous avons entrepris la descente. L'enclos où nous avons passé la nuit apparaît, avec ses cyprès …
Tu écris :
« En te tenant par la main, j'arrive souvent à sentir ton état. Tu étais un peu crispée, énervée d'avance car tu ne pouvais pas ne pas penser que tu allais être fatiguée.
Au bout d'un moment, nous nous sommes arrêtés, pour que tu reprennes ton souffle. Je t'ai parlé de la durée des choses importantes, de leur continuité, de leur permanence. Je t'ai dit que s'arrêter pour reprendre son souffle n'est pas un signe de faiblesse, comme tu le sens, mais un moyen, dans cette marche symbolique, de méditer sur l'importance de notre marche dans la vie. Nous avons repris la marche. J'ai repris ta main et je t'ai sentie détendue et de joie, mon cœur s'est envolé comme un faucon.[3]
Après le dîner, tu as fait un feu de bois avec les brindilles que j'ai ramassées et nous nous sommes installés « chez nous », à la belle étoile,[4] parmi les rochers aux formes magnifiques. Tu as fait des invocations pour que le bon souffle nous soit accordé et pour que nos corps et nos cœurs ne s'étiolent pas …
Souviens-toi m'as-tu murmuré, de cette nuit et de notre marche main dans la main.
Qu'il serait beau de revenir ici, un jour, avec nos enfants !
Le lendemain, la lumière encore hivernale m'a rappelé la lumière d'automne des lacs d'Italie et celle des champs de la Drôme[5] …
La matinée s'est passée agréablement … Le voyage s'achève … Il s'est voulu une symbolique, une sorte de « métaphore » … La marche de notre amour …
« Seul le Créateur peut permettre à un époux et à une épouse d'atteindre ENSEMBLE, dans une marche commune, le rêve le plus fabuleux, la Voie de l'ABSOLU ».
Ainsi as-tu écrit et je répète en écho. »[6]
La Marche, l’Essence.
L’Adoration.[7]
La croyance,[8] l’humilité, la modestie, la simplicité, la décence, l’intégrité, la dignité, la noblesse, la confiance, l’endurance.[9]
La Marche, la Vérité.
Le Message, la méditation,[10] l’équilibre, l’harmonie, le Sens, le Lien.
La Marche, la Lumière.
Les Signes,[11] l’observation, la contemplation, la compréhension, l’approfondissement.
La Marche, la Guidance.[12].
L’écoute, l’analyse, l’élaboration, la réflexion, la pensée, la raison, la liberté, la responsabilité, le choix, l’apprentissage, l’étude, l’éducation, la connaissance,[13] le discernement, la conviction, le témoignage, la transmission.
La Marche, la Miséricorde.
Le mouvement, l’action, le labeur, l’effort, la volonté, la lutte, la défense, la résistance, l’ouverture, le contact, l’échange, l’accueil, le soutien, la solidarité, le partage, l’hospitalité, la générosité, le don, l’attachement, la beauté, la fidélité, la paix, l’amour.[14]
BOUAZZA
Certains parlent d’efficacité, de performance, de temps à compter, d’espace à mesurer, et mettent en relief la notion d’exploit et des choses de ce genre.
D’autres, plus centrés sur leur ego, cherchent à satisfaire le désir d’être remarqués et à assouvir la soif de paraître. Ils se veulent admirables et ont souvent recours à n’importe quoi pour nourrir le besoin, pratiquement pathologique, d’être admirés. Et lorsqu’ils pensent que la marche peut servir à ce qu’ils soient vus, alors ils marchent, histoire d’entretenir le nombrilisme.
Les approches au sujet de la marche changent donc selon les préoccupations, les interrogations, les orientations, les intérêts et les objectifs de chacun et de chacune.
Avec mon épouse par exemple, il y a de cela un certain temps, nous avons décidé, de noter quelques échanges[1] à un moment de notre marche.
« Tu écris :
« Sous un ciel fabuleux tatoué d'étoiles, je pense au Créateur. Je pense aux créatures. Je pense à ma mère. Le temps et l'espace se confondent, se mélangent et me donnent la sensation de l'aube de la vie. Je fais une invocation pour que tu sois soutenue ».[2]
Et comme j'ai besoin de ce soutien ! Car comme je m'y attendais, j'ai flanché. Impossible de continuer paisiblement. J'étais essoufflée. Tu as comparé cette marche à la marche de la vie. Il y a des moments dans la vie où l'essoufflement impose une halte pour retrouver le souffle afin de continuer la marche. J'avais besoin d'aide …
Nous avons dormi dans un petit enclos surmonté par la masse sombre des cyprès et tout autour de nous, celle plus imposante des montagnes et au dessus de nous, la voûte céleste, resplendissante d'étoiles.
Vers l'aube, nous avons continué … Tu m'as soutenu dans la montée, me tenant par la main, me serrant dans tes bras.
Le lever du soleil fut Divin. Le paysage et les couleurs s'adressaient à tous les sens de l'être. Les roches illuminées de rouge s'éclaircissent peu à peu et se teintent d'or pâle … Nous avons entrepris la descente. L'enclos où nous avons passé la nuit apparaît, avec ses cyprès …
Tu écris :
« En te tenant par la main, j'arrive souvent à sentir ton état. Tu étais un peu crispée, énervée d'avance car tu ne pouvais pas ne pas penser que tu allais être fatiguée.
Au bout d'un moment, nous nous sommes arrêtés, pour que tu reprennes ton souffle. Je t'ai parlé de la durée des choses importantes, de leur continuité, de leur permanence. Je t'ai dit que s'arrêter pour reprendre son souffle n'est pas un signe de faiblesse, comme tu le sens, mais un moyen, dans cette marche symbolique, de méditer sur l'importance de notre marche dans la vie. Nous avons repris la marche. J'ai repris ta main et je t'ai sentie détendue et de joie, mon cœur s'est envolé comme un faucon.[3]
Après le dîner, tu as fait un feu de bois avec les brindilles que j'ai ramassées et nous nous sommes installés « chez nous », à la belle étoile,[4] parmi les rochers aux formes magnifiques. Tu as fait des invocations pour que le bon souffle nous soit accordé et pour que nos corps et nos cœurs ne s'étiolent pas …
Souviens-toi m'as-tu murmuré, de cette nuit et de notre marche main dans la main.
Qu'il serait beau de revenir ici, un jour, avec nos enfants !
Le lendemain, la lumière encore hivernale m'a rappelé la lumière d'automne des lacs d'Italie et celle des champs de la Drôme[5] …
La matinée s'est passée agréablement … Le voyage s'achève … Il s'est voulu une symbolique, une sorte de « métaphore » … La marche de notre amour …
« Seul le Créateur peut permettre à un époux et à une épouse d'atteindre ENSEMBLE, dans une marche commune, le rêve le plus fabuleux, la Voie de l'ABSOLU ».
Ainsi as-tu écrit et je répète en écho. »[6]
La Marche, l’Essence.
L’Adoration.[7]
La croyance,[8] l’humilité, la modestie, la simplicité, la décence, l’intégrité, la dignité, la noblesse, la confiance, l’endurance.[9]
La Marche, la Vérité.
Le Message, la méditation,[10] l’équilibre, l’harmonie, le Sens, le Lien.
La Marche, la Lumière.
Les Signes,[11] l’observation, la contemplation, la compréhension, l’approfondissement.
La Marche, la Guidance.[12].
L’écoute, l’analyse, l’élaboration, la réflexion, la pensée, la raison, la liberté, la responsabilité, le choix, l’apprentissage, l’étude, l’éducation, la connaissance,[13] le discernement, la conviction, le témoignage, la transmission.
La Marche, la Miséricorde.
Le mouvement, l’action, le labeur, l’effort, la volonté, la lutte, la défense, la résistance, l’ouverture, le contact, l’échange, l’accueil, le soutien, la solidarité, le partage, l’hospitalité, la générosité, le don, l’attachement, la beauté, la fidélité, la paix, l’amour.[14]
BOUAZZA
[1] Mon épouse a commencé par noter que « notre marche est une volonté fervente de continuer ensemble sur le chemin de nos cœurs. »
[2] Mon épouse s’est sentie très faible et a appris à notre retour qu’elle avait une forte anémie.
[3] J’aime cette expression utilisée dans un film par un « Peau Rouge » qui faisait partie des populations dites Indiennes, exterminées par la colonisation européenne de l’Amérique.
En citant cette expression devant mes enfants lorsqu’ils étaient gosses, ils tenaient à me rappeler qu’il y a le « faucon », mais qu’il y a aussi le « vrai… » !
[4] La peinture qui illustre ce texte est une œuvre de mon épouse représentant cet endroit où nous avons passé une de nos nuits à la belle étoile.
[5] Le père de mon épouse était originaire d’Italie et sa mère de la Drôme.
[6] Se reporter à mon texte intitulé « Marche… ».
[7] Al’ibaada en langue Arabe, l’Adoration d’Allaah.
L’Islaam consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
Se reporter à mon texte intitulé « L’Adoration ».
[8] Alimaane.
[9] Assabr (le « r » roulé).
[10] Sur soi, sur les autres, sur les Univers.
[11] Les Signes (Alaayaate) sont partout : dans l’alternance du jour et de la nuit, dans les saisons, dans le vol des oiseaux, dans chaque créature.
[12] Alhidaaya.
[13] Alma’rifa (le « r » roulé).
[14] Le cheminement dans l’impermanence d’ici-bas vers la permanence de l’au-delà, avec l’immense Espoir de bénéficier de la Miséricorde d’Allaah, d’être parmi les Gagnants et les Gagnantes, d’atteindre le But.
Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/
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